D’où surgit la haine sur les réseaux sociaux ?
Vous avez peut-être vu passer sur LinkedIn l’article de ma copine Sophie Delassein sur Stromae que j’ai relayé. (sinon rdv>> ici)
Je lis rarement les articles qu’elle publie dans l’Obs. J’a eu connaissance de celui-ci, car quelqu’un est venu mettre un commentaire insultant à son encontre sur un de mes posts qui ne concernait absolument pas Sophie. Monsieur n’a pas apprécié que la journaliste Delassein critique la prestation télévisée de Stromae. Cet internaute a été tellement piqué au vif qu’il n’a pas pu s’empêcher d’aller explorer de fond en comble Internet pour trouver des lieux où verser sa haine.
Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que ce type de réaction est très fréquente. Il y a 5 ou 6 ans, j’appelais Sophie pour organiser une escapade parisienne. Elle était alors en train de poireauté au commissariat pour porter plainte. Cette fois-ci, c’était un fan de Céline Dion qui n’avait pas supporté et avait proféré des menaces de mort.
Revenons à Stromae et essayons de décortiquer ce qui a bien pu se passer.
L’écriture journalistique vs l’écriture marketing
Alors que de très nombreux internautes ont applaudi la prestation de Stromae au journal de TF1, Sophie écrit un article qui prend le contre-pied. Elle a construit son texte de manière journalistique. En premier, elle pose le contexte puis avance différents arguments, du plus faible au plus fort ; comme il est coutume de faire dans ce type d’article.
En lisant le texte jusqu’au bout, on comprend très facilement que ce que dénonce Sophie Delassein, ce n’est pas tant la prestation de Stromae que celle de la journaliste Anne-Claire Coudray qui – comme on le dit dans le jargon – a servi la soupe au chanteur. Anne-Claire Coudray s’est laissé aller à faire du plateau du journal télévisé un espace marketing au lieu de le tenir comme espace de critique.
Mais pourquoi cet internaute a été si haineux ?
Les réseaux sociaux nous abreuvent à longueur de journée de contenus qui nous font plaisir. En analysant nos likes et nos commentaires, ils ne nous proposent que du contenu qui correspond à nos stricts centres d’intérêt. Aussi lorsqu’on rencontre un point de vue différent, ceci vient nous agresser. À force de scroller, on finit par croire que seul ce qui est sur notre mur a de la valeur voire vaut vérité.
De plus, il y a fort à parier que l’internaute en question n’a pas lu l’article jusqu’au bout. Donc son commentaire, il dit que Sophie a démonté Stromae. Or ce n’est pas l’objet de l’article. Tellement habitué à lire des blogs à dominance marketing, au premier argument il s’est certainement arrêté. En effet, alors qu’en journalisme on écrit pour faire monter la sauce, en écriture marketing web on fait l’inverse. L’argument le plus fort doit être en premier afin d’augmenter les chances de garder le lecteur et de lui vendre nos produits ou nos services.